Méthodologie et sources pour l’inventaire Demostaf
I. Périmètre géographique, thématique et temporel des enquêtes inventoriées
L’inventaire débute avec les premières enquêtes et les premiers recensements de population (à partir des années 1950). Nous prenons également en compte les recensements administratifs de la période coloniale, à condition qu’il existe une documentation (Gervais & Mandé 2010).
Les enquêtes concernent les quatre pays du projet : le Burkina Faso, Madagascar, le Mali et le Sénégal, et dans une moindre mesure la zone AOF pour la période coloniale en particulier les enquêtes menées dans plusieurs pays africains couvrant au moins un des pays concernés.
L’inventaire couvre différents champs thématiques et différents types d’opérations :
- les enquêtes démographiques, au niveau national et local, les recensements de population (nationaux depuis les Indépendances), les recensements administratifs de population menés par les pouvoirs coloniaux, les enquêtes longitudinales ainsi que les systèmes d’observation démographique (HDSS – Health and Demographic Surveillance Systems, SLAM – Suivi longitudinal au Mali, …)
- les enquêtes sur la santé, la morbidité et la mortalité
- les enquêtes sur la fécondité et la santé de la reproduction, notamment les EDS
- les enquêtes sur les migrations, les populations migrantes
- les enquêtes sur les ménages et la famille, sur le budget des ménages
- les enquêtes sur l’emploi, les conditions de vie et la pauvreté
- les enquêtes et statistiques sur l’éducation.
II. Les sources utilisées
Pour établir cet inventaire nous avons exploité de façon systématique les inventaires et catalogues d’enquêtes existants :
La première source de référence sur laquelle nous nous sommes appuyés est l’inventaire IREDA[1] réalisé par le CEPED (Gendreau & Gubry, 2017). La base IREDA contient 82 recensements et enquêtes qui entrent dans le périmètre de l’inventaire Demostaf (23 pour le Burkina Faso, 26 pour le Sénégal, 14 pour le Mali et 19 pour Madagascar).
Pour le Sénégal et le Burkina Faso nous avons utilisé les archives nationales d’enquêtes (NADA), mises en place depuis quelques années par les instituts nationaux de statistiques, ANSD et INSD.
- Le catalogue de données ANADS Archivage national des données Sénégal (ANSD)[2],
- Le catalogue de données NADA Archive national des données du Burkina (INSD)[3],
- Le catalogue de données NADA Archivage national de données du Mali (INSTAT)[4],
- Pas d’archive de données disponible en ligne pour Madagascar.
D’autres sources importantes sont les bases de (micro-)données et catalogues d’enquêtes mises à disposition par d’autres organismes, souvent internationaux, producteurs ou financeurs d’enquêtes :
- IHSN survey catalog[5]
- EDS / DHS program[6] et IPUMS DHS[7]
- Catalogue de données de la Banque mondiale (Base de micro-données)[8], de l’UNICEF (EGIM/MICS)[9] etc.
- INDEPTH network[10] qui met à disposition les microdonnées des HDSS dans Indepth Data repository ishare[11]
- INED catalogue des enquêtes[12].
Nous avons également exploité des sources complémentaires, en particulier les bibliothèques numériques qui fournissent la documentation numérisée pour les enquêtes datant d’avant l’ère numérique :
- ODSEF – Fonds Grégory – Piché[13] : archivage et numérisation des documents (rapports, questionnaires, manuels etc) pour sauvegarder le patrimoine des recensements et enquêtes africaines.
- IRD – Horizon[14]: archive exhaustive des rapports des enquêtes ORSTOM (devenu l’IRD) menées en Afrique francophone.
- Fonds documentaires du CEPED et de l’INED[15] : important fonds de statistiques et enquêtes africaines, ainsi que des publications sur la démographie africaine, et les fonds documentaires de l’INSD, de l’ISSP, de l’ANSD, de l’INSEE.
En outre, nous avons exploité les bibliographies et revues de littérature sur les enquêtes et recherches sur la population, notamment celles établies par l’ISSP (ancien UERD) de l’Université de Ouagadougou.
III. Méthodologie de travail
Pour décrire les métadonnées des enquêtes nous avons utilisé le logiciel libre Nesstar[16].
Nous avons procédé en plusieurs étapes :
1) Récupération des métadonnées sous forme de DDI (le standard de Data documentation initiative[17]) à partir des catalogues et sources indiqués ci-dessus, ou création d’une description de l’étude (DDI) si elle n’existait pas encore.
2) Selon les cas, nous avons récupéré les métadonnées provenant d’une ou de plusieurs sources (versions DDI, sites web, bases de données, etc.) pour ainsi enrichir la documentation et la description des enquêtes.
3) Révision des métadonnées : vérification et mise à jour de la documentation, correction et ajout des résumés, mots-clés, et autres informations supplémentaires.
4) Collecte des bibliographies liées aux enquêtes, à compléter au fur et à mesure (gestion de bibliographie avec Zotero)
5) Chargement des DDI et des ressources documentaires et bibliographiques dans le catalogue Demostaf, créé avec le logiciel libre NADA[18] : publication et mise à disposition des données sur l’inventaire Demostaf. Les enquêtes sont présentées dans 10 collections thématiques qui correspondent aux sujets étudiés dans le cadre du projet Demostaf.
A noter : ce catalogue ne contient pas les micro-données, mais renvoie vers les bases où elles sont mises à disposition.
Nous avons attribué un code unique à chaque enquête selon la convention suivante, établie dans le cadre du projet Demostaf :
- - Abréviation du nom du pays – Sigle de l’organisme producteur de l’enquête (le nom actuel de l’organisme) – Abréviation ou nom d’usage de l’enquête – Année(s) de l’enquête (durée de la collecte)
- - Exemple : SEN-ANSD-RGPHAE-2013
- - La version Demostaf cite la (les) source(s) des versions DDI récupérées.
A noter : aucun travail sur les variables n’a été réalisé par les documentalistes. Néanmoins, lorsque les versions DDI contenaient des variables, celles-ci ont étés intégrées dans la documentation.
Note sur les règles d’écriture
L’inventaire est en langue française. Certaines descriptions disponibles en anglais ont été (ou seront) traduites en français. Lorsque le nom d’usage de l’enquête est plus répandu en anglais, le sigle résultant de l’abréviation a été gardé en anglais.
Les conventions d’écriture tiennent compte des règles de typographie française.
Travaux à venir
D’ici à la fin du projet, ce catalogue sera enrichi régulièrement. L’inventaire sera complété avec les enquêtes des deux autres pays, le Mali et Madagascar en 2018 et 2019.
Références
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Caporali, A., Morisset, A., Legleye, S., & Richou, C. (2016). La mise à disposition des enquêtes quantitatives en sciences sociales : l’exemple de l’Ined. Population, 70(3), 567‑597. Consulté à l’adresse http://www.cairn.info/revue-population-2015-3-page-567.htm
Cling, J.-P., Razafindrakoto, M., & Roubaud, F. (2017). L’ODD16 sur la gouvernance et sa mesure. Afrique contemporaine, (258), 73‑93. Consulté à l’adresse http://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2016-2-p-73.htm
Gendreau, F. (1977). La démographie des pays d’Afrique. Revue et synthèse. Population (French Edition), 32(4/5), 899‑943. https://doi.org/10.2307/1531998
Gendreau, F., & Gubry, F. (2017). Collecte, archivage et statistiques en Afrique. Afrique contemporaine, (258), 135‑140. Consulté à l’adresse http://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2016-2-p-135.htm
Gendreau, F., & Lacombe, B. (1975). Sources et analyse des données démographiques : application à l’Afrique d’expression française et à Madagascar. 3e partie I : Les données individuelles et collectives. Paris : INED. INSEE. MICOOP. ORSTOM. 1975.
Gervais, R., & Marcoux, R. (1993). Saving francophone Africas statistical past. Montréal: Département de démographie Université de Montréal.
Gervais, R. R., & Mandé, I. (2010). How to count the subjects of empire? Steps toward an imperial demography in French West Africa before 1946. In K. Ittmann, D. D. Cordell, & G. H. Maddox (Éd.), The demographics of empire : the colonial order and the creation of knowledge (p. 89‑112). Athens, US: Ohio University Press.
Gervais, R. R., & Mandé, I. (2007). Comment compter les sujets de l’Empire ? Vingtième Siècle. Revue d’histoire, (95), 63‑74. Consulté à l’adresse http://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2007-3-page-63.htm
Gervais, R. R. (1993). Contribution à l’étude de l’évolution de la population de l’Afrique occidentale française 1904-1960. Paris: Centre Français sur la Population et le Développement (CEPED). 1993.
Golaz, V., Gubry, F., & Gendreau, F. (2009). Recent trends concerning the accessibility of African population censuses to the academic community : a user’s perspective. Paris: CEPED. Consulté à l’adresse http://www.documentation.ird.fr/hor/fdi:010056087
Ittmann, K., Cordell, D. D., & Maddox, G. H. (Éd.). (2010). The demographics of empire : the colonial order and the creation of knowledge. Athens, US: Ohio University Press.
Marcoux, R., Houle, R., & Gubry, F. (1991). Données d’archives d’enquêtes démographiques sahéliennes des années soixante : Haute-Volta (Burkina Faso) 1960-1961, Mali 1960-1961, Mauritanie 1964-1965, Niger 1960 (p. 28 + 118 microfiches). Bamako, Montréal, Paris: Centre d’Etudes et de Recherches sur la Population pour le Développement, Université de Montréal Département de Démographie ; CEPED.
Moultrie, T. (2017). Démographie, démographes et « révolution des données » en Afrique. Afrique contemporaine, (258), 25‑39. Consulté à l’adresse http://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2016-2-p-25.htm
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Savoye, B. (2017). Approches françaises de la statistique en Afrique. Afrique contemporaine, (258), 113‑129. Consulté à l’adresse http://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2016-2-p-113.htm