Madagascar - Enquête nationale sur le travail des enfants à Madagascar (2007)
ID de référence | MDG-INSTAT-ENTE-2007 |
Année | 2007 |
Pays | Madagascar |
Producteur(s) | Institut National de la Statistique (INSTAT) |
Bailleur(s) | Fonds des Nations unies pour l'enfance - UNICEF - Appui technique et financier Organisation internationale du Travail - OIT - Appui technique et financier |
Collection(s) | |
Métadonnées | Documentation au format PDF |
Créé le
Jun 21, 2019
Dernière modification
Jun 21, 2019
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MDG-INSTAT-ENTE-2007 |
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Contexte de l'enquêteMadagascar a été classé au 146ème rang sur 177, selon l'indice annuel du développement humain (IDH) du PNUD en 2006. L'économie du pays repose essentiellement sur l’agriculture. Le système éducatif est marqué par des faiblesses structurelles dont les conséquences sont les taux de redoublement et d’abandon élevés. Ce contexte semble favoriser la mise au travail des enfants en dépit des dispositions nationales et internationales qui protègent les enfants.
Madagascar a ratifié les principales conventions internationales en matière de protection des droits des enfants. Il s'agit particulièrement de la Convention des droits de
l'enfant, de la convention n° 138 de l'OIT relative à l’âge minimum d’admission à l’emploi et de la convention n° 182 de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants. Au niveau national, ces engagements se sont traduits principalement par la promulgation du décret n° 2007-563 relatif au travail des enfants (3 juillet 2007). Malgré ces dispositions prises pour prévenir et lutter contre le travail des enfants, ce phénomène reste préoccupant dans le pays.
Pour faire face à cette situation, le gouvernement malgache a décidé de mettre en œuvre, entre autres, un programme assorti de délai (PAD) avec l’appui du Programme international pour l'abolition du travail des enfants (IPEC) de l’OIT. C’est dans ce cadre que l'Institut National de la Statistique, en collaboration avec l'IPEC, a réalisé une enquête nationale sur le travail des enfants afin d’obtenir des statistiques fiables sur cette problématique: l’objectif étant de collecter des informations sur les caractéristiques, la nature, l’ampleur, les causes ainsi que les conséquences du travail des enfants.
Couverture et échantillon de l'enquête
Cette enquête, qui a couvert les 22 régions du pays, a été effectuée auprès de 8 316 ménages tirés de façon aléatoire et répartis dans 462 localités situées en zones urbaine et rurale. Les données ont été collectées au cours du dernier trimestre de l’année 2007. Le questionnaire administré s’intéresse aux activités de tous les membres des ménages avec un accent particulier sur celles des enfants de 5 à 17 ans.
Résultats principaux
Les résultats de l’enquête révèlent que, à l’échelle nationale, 28% des enfants âgés de 5 à 17 ans, soit 1 873 000 enfants, exercent couramment des activités économiques à Madagascar. Le problème est plus accentué en milieu rural où l’on observe que 31% des enfants exercent une activité économique contre 19% en zone urbaine. La majorité des enfants économiquement actifs se trouve dans l’agriculture et la pêche et ils sont employés dans la plupart des cas (2 cas sur 3) comme aides familiaux. S'agissant des enfants de 5 à 14 ans, ce sont 22% qui exercent couramment une activité économique et environ 70% qui fréquentent l'école. Des disparités importantes sont à noter entre les régions. En effet, celles qui sont les plus touchées par la mise au travail des enfants sont principalement les régions de
Vakinankaratra, de Betsiboka, de Melaky, d’Ihorombe et d’Amoron’i Mania où les proportions d’enfants économiquement actifs varient entre 40% et 55%. Par contre dans les régions comme Diana et Atsinanana, la proportion d’enfants travailleurs est inférieure à 10%.
En outre, il ressort de l’enquête que les enfants les plus âgés sont plus touchés par le phénomène: 55% de ceux âgés de 15 à 17 ans étant concernés contre 13% pour la tranche des 5 à 9 ans.
L’une des raisons pour lesquelles la participation des enfants aux activités économiques reste particulièrement préoccupante est le fait qu’elle interfère avec leur
scolarisation. En fait, les résultats mettent en exergue un effet négatif du travail des enfants sur leur fréquentation scolaire: la proportion d’enfants scolarisés étant de l’ordre de 44% chez les enfants économiquement actifs, alors que le taux de fréquentation scolaire se situe à environ 74% chez les enfants non économiquement actifs.
82% des enfants économiquement actifs âgés de 5 à 17 ans, soit environ 1 534 000 enfants, effectuent des travaux dommageables (le travail des enfants à abolir selon les textes en vigueur à Madagascar). La plupart d’entre eux (85%) exercent dans le secteur de l’agriculture, en qualité d'aides familiaux sans aucune rémunération monétaire (seuls 17% des enfants effectuant des travaux dommageables perçoivent un salaire).
L’analyse des données montre que l’abandon scolaire est cinq fois plus fréquent chez les enfants assujettis à un travail à abolir (26%) que chez ceux qui ne le sont pas (5%). Cette différence est plus marquée chez les enfants âgés de 15 à 17 ans où ces pourcentages sont respectivement de 59% et 27%. Ce constat est valable aussi bien chez les garçons que chez les filles.
Les travaux dangereux touchent 28% des enfants astreints à un travail dommageable, soit autour de 438 000 enfants de 5 à 17 ans (ce qui représente 23% des enfants
économiquement actifs). Cette situation touche autant les garçons que les filles. Le travail de nuit est pratiqué de façon marginale et touche environ 3% des enfants
effectuant un travail dommageable (soit près de 41 000 enfants). Les enfants les plus concernés sont ceux impliqués dans les travaux domestiques ou les services dans des restaurants, des commerces, des épiceries et des gargotes. Le travail de nuit est plus fréquent en milieu urbain et concerne notamment les enfants les plus âgés. Le volume hebdomadaire de travail effectué par les enfants astreints aux travaux dommageables tourne autour de 24 heures. Toutefois, il est à noter que certains enfants sont astreints à un volume de travail supérieur: il s’agit principalement des enfants les plus âgés qui ont entre 15 et 17 ans (environ 44 heures) et des enfants qui exercent comme domestiques (environ 42 heures par semaine). La grande majorité des enfants malgaches (85%) accomplissent des activités ménagères. Les tâches les plus pratiquées sont la recherche de l’eau, du bois, la préparation des repas et la lessive. Toutefois, la plupart des enfants déclarent y consacrer moins de 2 heures par jour. Dans l’ensemble, les filles sont plus astreintes aux activités ménagères que les garçons, la recherche de bois de chauffe étant la seule activité exercée principalement par les garçons. De plus, il est à souligner que la participation aux tâches ménagères est plus importante chez les enfants scolarisés que chez ceux qui ne le sont pas. Mais, le volume d’heures consacrées aux activités ménagères est plus élevé chez les enfants non scolarisés. Par ailleurs, les enfants économiquement actifs en général et ceux astreint à une activité dommageable en particulier sont très exposés aux risques de maladies et blessures. En effet, environ 37% des enfants engagés dans un travail dommageable ont déclaré avoir été malades ou blessés à cause de leur travail; les plus vulnérables étant ceux qui travaillent dans les secteurs miniers, manufacturiers et agricoles. Les principaux déterminants de l’implication des enfants dans les travaux interdits (travail des enfants à abolir ou travaux dommageables) varient selon le milieu de résidence. En zone urbaine, le niveau d’instruction du chef de ménage joue un rôle important, c'est-à- dire que plus il est élevé, moins la probabilité que l’enfant effectue un travail dommageable est importante. En zone rurale, la probabilité qu’un enfant effectue un travail dommageable augmente s’il vit dans un ménage dont le ratio de dépendance est élevé ou dans un ménage d’adoption n’incluant aucun de ses parents biologiques. Toutefois, dans les deux cas, les enfants les plus âgés ont une probabilité plus élevée de travailler.
(Résumé executif, Rapport ENTE - Madagascar 2007, OIT 2008)
Données échantillonnées [ssd]
Ménages et individus
Couverture
Les milieux urbains et ruraux.Ménages - Enfants de 5 à 17 ans - adultes
Producteurs et sponsors
Nom | Affiliation |
---|---|
Institut National de la Statistique (INSTAT) |
Nom | Abbréviation | Rôle |
---|---|---|
Fonds des Nations unies pour l'enfance | UNICEF | Appui technique et financier |
Organisation internationale du Travail | OIT | Appui technique et financier |
Production des métadonnées
Nom | Abbréviation | Affiliation | Rôle |
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Development Economics Data Group | DECDG | The World Bank | Création DDI |
Karin Sohler | Institut national d'études démographiques (France) | Révision DDI |
MDG-INSTAT-ENTE-2007